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UN JARDIN DE SILENCE

Spectacle musical imaginé et écrit par L. (Raphaële Lannadère) avec des chansons originales de Barbara mis en scène par Thomas Jolly

Elle est louve, elle est aigle, elle est aussi petite fille au cœur battant, elle est un oiseau de nuit.
Elle court, elle chuchote, elle veille. Elle est drôle, elle est punk, elle crie.
 Elle est un village d’enfance, un murmure, un parfum têtu, un au revoir, un patois qui vit.
Elle est une encre, un fer rose qui marque le cuir des jours à l’empreinte de sa voix, une confiture aussi, une alliée, souvent.
 Elle est une jeune fille espiègle et obstinée. 
Elle a raison, elle cherche.
Dans ses chansons, on se trouve, on refait les chemins, on s’arpente, on s’apprend, on revit.
Dans mon cœur à moi, elle est une langue maternelle, un spectre bienveillant qui rôde.
 Elle est un de mes gardiens, angélique et cerbère, un garde-fou, une ligne de mire, un phare, un point de fuite, de chute, un cap.
Dans mon cœur, elle est aussi une figure insupportable et écrasante, une mère toute-puissante, qu’il m’a parfois fallu tuer avec détermination ou regret. Mais chaque fois que je pensais m’être émancipée, la voilà qui revenait à moi, et de plus belle, avec sa douceur infinie, avec son émotion qui fait palpiter le cœur et l’âme, avec ses manières, avec sa voix, avec son bibi – qu’une femme, un jour m’a offert.
Je crois bien qu’il me protège et qu’il me porte chance.
 Et chaque fois, finalement, c’est moi qui lui suis revenue, comme une enfant perdue, après l’orage d’un caprice-chagrin. 
Et chaque fois, quand je la retrouve, ses chansons-compagnons me prennent par la main, et souvent, avec elles, c’est moi que je retrouve.
Chaque fois. Et même quand je cherchais à m’éloigner d’elle, finalement, je suivais peut-être encore davantage sa voie, sa religion, son héritage, en sachant mieux ce que je ne voulais pas, et finalement, je lui étais fidèle. J’étais fidèle à ce qu’elle me lègue, à ce qu’elle nous lègue à tous, une exigence de loyauté sans égal, envers soi, une injonction au courage, à l’amour : ne pas tricher.
C’est mon chemin, avec elle, depuis l’enfance, et qui m’amène là, que je voudrais raconter à travers ce spectacle
L. (Raphaële Lannadère)

Raphaële chante au creux de l’oreille.
Comme un privilège.
Presque comme une voix intérieure. Celle de la solitude tranquille, ou quand frappé, par la beauté d’un paysage, on se tait.
Peut-être la voix de la conscience amie.
C’est qu’elle glisse de toute sa singularité dans chacun des mots qu’elle a choisis, jusqu’au bout des lettres. Investis, ils dévoilent leur force évocatrice : elle en fait des sortilèges, des volutes d’images douces ou inquiétantes.
Et advient alors ce que seuls les grands interprètes savent faire : son histoire devient la mienne.
Exactement comme Barbara a su le faire, tissant cette relation unique avec son public.
Raphaële n’est pas la seule pour qui cette immense artiste a été ici un guide, là une confidente… Et elle lui a emprunté la plus belle des qualités, celle de tous les grands interprètes : le courage de l’honnêteté de soi.
Et justement voilà que Raphaële fait un pas de côté, pour partager, dans un spectacle à mi-chemin entre le théâtre et la musique, sa relation intime avec Barbara.
À mon endroit, il s’agira de construire avec elle ce spectacle singulier, à cheval entre deux générations d’artistes et deux arts de la scène.
Il y sera question aussi bien de Raphaële que de Barbara… que, finalement, de n’importe quel spectateur. Ni un « best-of », ni une exposition narcissique, mais un spectacle en forme d’hommage à la figure impérieusement nécessaire de l’artiste pour la célébration du vivant.
Thomas Jolly

GÉNÉRIQUE

Création février 2019
Un spectacle musical imaginé et écrit par L. (Raphaële Lannadère)
Chansons originales Barbara
Mise en scène Thomas Jolly
Mis en musique par Babx
Avec L. (chant), Thomas Jolly (textes) et Babx (piano)
Costumes et mobilier Sylvain Wavrant
Collaboration artistique Alexandre Dain
Lumière Antoine Travert
Ingénieur du son Thibaut Lescure
Production La Piccola Familia, Les Scènes du Golfe – Festival Les Emancipéés
Remerciement Thierry Dupeux