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Le Radeau de la Méduse

Georg Kaiser

« En septembre 1940, un vapeur qui devait conduire au Canada des enfants des villes anglaises bombardées fut torpillé en pleine mer. Quelques enfants seulement en réchappèrent grâce à des canots de sauvetage. Les scènes suivantes racontent l’odyssée de sept jours d’un de ces canots : comment onze des treize occupants furent finalement sauvés et comment l’avion arriva trop tard pour les deux autres. » 

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Un huis-clos. Au milieu de l’océan.
12 enfants loin des leurs, jetés à la mer par la barbarie à laquelle s’adonne les adultes. Comme le fera plus tard Golding dans Sa Majesté des mouches, Kaiser décrypte les mécanismes sociétaux avec un groupe d’enfants isolés, en proie à eux-mêmes, loin du monde des adultes. Sur l’embarcation s’invente un modèle de société juste, égalitaire. Ils partagent le lait encore chaud, les biscuits et l’eau. S’alternent aux rames et au tambour qui leur permettra d’être entendu dans le brouillard. Mais bientôt ils découvrent un treizième enfant à bord. Plus petit, muet. Et toute l’harmonie se fissure.
Treize.
Georg Kaiser s’inspire d’un fait réel différent de celui qui a inspiré Géricault pour sa célèbre toile. C’est une autre histoire d’Hommes et d’Océan, une autre histoire de survie, plus contemporaine, que Kaiser rend tout aussi barbare. La méduse ici n’est pas le nom d’un galion échoué, mais davantage une personnification du mythe.
En plaçant ces débats dans des bouches d’enfants, Georg Kaiser met à jour la scission d’une communauté, la lutte pour le pouvoir, la force et les méthodes d’endoctrinement… Dans une langue concise, faussement emprunte de naïveté enfantine, Kaiser dissèque le mécanisme de la monstruosité inhérente à la nature humaine.
Victimes de la guerre, et condamnant les adultes belliqueux ils vont pourtant glisser insidieusement vers la barbarie au nom de leur croyance religieuse.
Le Radeau de la Méduse est un précipité glacé du mécanisme tragique et séculaire de l’Humanité.

Thomas Jolly, mars 2016

 

Teaser #2
Extraits vidéo
Revue de presse

GÉNÉRIQUE

Traduction Huguette et René Radrizzani (Éditions Fourbis, 1997)
Mise en scène  Thomas Jolly
Scénographie Heidi Folliet, Cecilia Galli
Construction Heidi Folliet, Cecilia Galli, Léa Gabdois-Lamer, Marie Bonnemaison et Julie Roëls
Costumes, maquillages et coiffures Oria Steenkiste
Accessoires Léa Gabdois-Lamer
Lumière Laurence Magnée
Vidéo et effets spéciaux Sebastien Lemarchand
Composition musicale Clément Mirguet
Son Auréliane Pazzaglia
Plateau et machinerie Marie Bonnemaison et Julie Roëls
Régie générale Marie Bonnemaison
Collaboration à la mise en scène Mathilde Delahaye, Maëlle Dequiedt

Avec Youssouf Abi-Ayad, Éléonore Auzou-Connes, Clément Barthelet, Romain Darrieu, Rémi Fortin, Johanna Hess, Emma Liégeois, Thalia Otmanetelba, Romain Pageard, Maud Pougeoise, Blanche Ripoche, Adrien Serre.
Et en alternance Blaise Desailly et Gaspard Martin-Laprade

Consultante en théologie Corinne Meyniel
Spectacle créé avec l’accompagnement artistique de La Piccola Familia  Thibaut Fack (scénographie), Clément Mirguet (son) et Antoine Travert (lumière).

Équipes techniques et pédagogiques Bruno Bléger (régie générale), Dominique Lecoyer (directrice des études), Pierre Albert (scénographie et costumes), Sophie Baer (lumière), Hervé Cherblanc (scénographie), Gregory Fontana (son et vidéo), Elisabeth Kinderstuth (costumes), Roland Reinewald (artifices), Françoise Rondeleux (chant), Bernard Saam (plateau), Hélène Wiss (maquillages et coiffures).

Production Théâtre National de Strasbourg
Coproduction La Piccola Familia
avec la participation artistique du Jeune théâtre national
avec le soutien de l’ODIA Normandie / Office de Diffusion et d’Information Artistique de Normandie
Les décors et costumes ont été réalisés aux ateliers du Théâtre National de Strasbourg

Création le 17 juillet 2016 au Festival d’Avignon

Photos Jean Louis Fernandez